Stefan Zweig se suicidant avec sa femme le 22 février 1942 au Brésil, jugeant que la farce avait assez duré.
Dans son remarquable livre autobiographique, Le monde d'hier, à la fois confessionnelle et strictement réaliste, Stefan Zweig nous peint une époque, la sienne, qu'il a observée, vécue, incisée. Celle qu'on oubliera bientôt car l'homme est toujours occupé à élaborer le désastre et surtout, ne gagne rien à se remémorer l'horreur. Dès lors, les frasques d'une civilisation proviendraient-elles de sa jeunesse? :
«C'est le propre de la jeunesse que de ne pas souhaiter recevoir des conseils de douceur, de scepticisme. Le doute lui devient obstacle, car elle a besoin de foi et d'idéaux pour donner libre cours à l'impétuosité qu'elle porte en elle. Et même la plus radicale, la plus absurde des illusions, pour peu qu'elle l'enflamme, aura à ses yeux plus d'importance que la plus sublime sagesse, qui affaiblit la force de sa volonté.»